En France, ce sont plus de 110 000 personnes qui vivent avec une SEP, maladie inflammatoire du système nerveux central (SNC). Trois patients sur quatre sont des femmes et pour une grande majorité, un diagnostic de forme récurrente rémittente (SEP-RR) est posé.
SEP-RR : pourquoi « récurrente rémittente » ?
Parce que cette forme de SEP se caractérise par une récurrence
des poussées, bien distinctes entre elles, laissant ou non des séquelles. Rappelons que la SEP est une affection chronique, pouvant évoluer sur plusieurs dizaines d’années, à un rythme variable d’une personne à une autre.
La poussée, épisode de troubles neurologiques, répond à une définition bien précise : elle se manifeste soit par l’apparition ou la réapparition de signes ou symptômes neurologiques, soit par l’aggravation de signes neurologiques préexistants, sans fièvre. Pour être appelé « poussée », l’épisode doit persister au moins 24 heures, puis disparaitre totalement ou partiellement. Pour être bien distinctes, 2 poussées doivent débuter à plus de 30 jours d’intervalle.
La période entre deux poussées est une période dite de rémission, sans réelle progression du handicap.
SEP-RR : et si vous poussiez vos connaissances ?
Sachez qu’une poussée ne se manifeste pas toujours de la même façon.
La nature et le degré de sévérité des symptômes varient en effet d’une personne à une autre… et même d’une poussée à l’autre. Tout dépend de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée. Ainsi, les symptômes seront tantôt visuels (ex. vision floue), sensitifs (ex. fourmillements, sensations de picotements) ou bien moteurs (ex. faiblesse des membres).
Voici quelques repères pour mieux comprendre ce qu’est une poussée : ce sont des symptômes qui vont s’exacerber en quelques heures ou en quelques jours (ils sont même souvent associés à une fatigue extrême et inhabituelle) pour disparaître - partiellement ou totalement - en quelques semaines. Dans les premières années de la maladie, ces symptômes disparaissent après chaque poussée et la récupération est souvent complète. Il peut s’écouler quelques mois, voire plusieurs années, entre 2 poussées. Mais après 5 à 20 ans (c’est variable), un handicap permanent pourra s'installer et s'aggraver progressivement, avec ou sans poussées surajoutées : c’est la phase secondairement progressive, SEP-SP.
SEP-RR : qu’est-ce qu’une poussée ?
Au cours d’une poussée, des mécanismes auto-immuns complexes surviennent. Le corps attaque ses propres constituants. En l’occurrence dans la SEP, les cellules chargées de synthétiser la gaine de myéline, gaine protectrice et isolante autour des axones, sont attaquées. Un phénomène qui entraine des lésions à l’aspect dit scléreux (c.à.d épais et dur), dispersées dans le système nerveux central. Ces lésions sont appelées plaques (d’où le nom donné à la maladie). Elles sont synonymes de « démyélinisation » (= perte de myéline).
Selon la localisation et l'importance de ces plaques, les informations qui transitent par le système nerveux sont donc plus ou moins perturbées. Les symptômes de la SEP sont le reflet de ces anomalies. Ces plaques peuvent bénéficier d'un processus de remyélinisation (= quand la myéline se reforme), expliquant la récupération après les poussées dans la forme RR.
Les traitements actuels, dits traitements de fond, vont limiter l’auto-immunité. Leur but ? Préserver la gaine de myéline et la fonction des neurones correspondants, en réduisant la fréquence des poussées, et tenter de ralentir la progression du handicap. Ce sont les principaux objectifs de la prise en charge de la SEP.